Vietnam

La boucle d’Ha Giang

le
3 février 2020

Nous partons pour le Nord du Vietnam, à la découverte des montagnes et de ses ethnies en effectuant la fameuse Ha Giang Loop aussi appelée la route du bonheur. C’est une boucle d’environ 300 kilomètres, très appréciée des motards, qui permet de sillonner les vallées et les rizières dans les plateaux montagneux qui s’élèvent à plus de 2 000m d’altitude.


Nous arrivons d’Hanoï en bus couchette qui nous dépose dans la ville d’Ha Giang à 4h du matin. Bien que depuis le début du voyage on a pris l’habitude de dormir dans des transports de nuit, le bus couchette au Vietnam ce n’est vraiment pas le bon plan pour passer une excellente nuit. 😳


Le trajet comprenait sûrement beaucoup trop de virages (de plus en plus à mesure du trajet vu que l’on se rendait dans les montagnes), la vitesse des bus ici est en moyenne supérieure à tous les autres véhicules du trafic (pas encore compris pourquoi), le chauffeur avait le pied très lourd (même pour freiner) et l’usage du klaxon au Vietnam est clairement disproportionné (un coup, trois coups, même parfois cinq coups pour des appuis longs dépassant les 3 secondes).


Résultat, Anouch n’a pas du tout dormi et moi j’ai fait un grand nombre de micro-siestes, soit arrêté pour un virage qui me projetait sur le siège d’à côté, soit par les grands coups de freins qui me faisait glisser de mon lit pour voir mes mollets en lévitation au dessus de la tête de la personne devant moi.


Nous avions réservé une nuit dans un hôtel au préalable pour la nuit suivante, avec un accueil 24h/24. Nous étions très contents de nous car nous pensions avoir trouvé l’hébergement le moins cher du monde : 2€ et petit déjeuner compris. Et nouvelle bonne surprise, le gérant de l’hôtel nous permet d’accéder directement à notre chambre (à 5h du mat’) donc on peut aussitôt récupérer de notre trajet difficile.

Le lendemain, on tente de se renseigner sur l’Ha Giang Loop et de mettre la main sur des vélos. Nous n’en trouvons pas. Les rares vélos que l’on voit chez les locaux sont vétustes et n’ont pas l’air d’être utilisés très souvent. Dans le trafic en journée on n’en voit pas non plus. À Hanoï, on voyait un grand nombre de tuk-tuk transporter les touristes avec de grands sièges à l’avant mais dans le reste du pays, le vélo n’est pas le moyen de transport utilisé fréquemment. Le cliché sur les Vietnamiens à vélo n’est plus d’actualité.

Dans la ville d’Ha Giang il n’y a pas grand chose à faire si ce n’est de monter à l’impressionnant point de vue depuis le haut de la montagne au dessus de la ville. La montée est très raide, heureusement nous nous faisons accompagner de Bo bun pour effectuer le trajet.

Le lendemain nous commençons à faire notre Ha Giang loop du coup en bus pour parcourir une première partie du parcours, jusqu’à Dong Van.
Sur la route, le trajet en lacets à travers les montagnes était impressionnant.


Dong Van n’est pas non plus une ville très riche. Un petit temple en centre ville, un grand marché qui a lieu le dimanche (très important dans la région), un belvédère au sommet d’une colline pour admirer la ville…
La partie nord du pays est l’une des régions les plus pauvres du pays, la montagne rend le travail dans les champs très difficile.


Le village suivant n’est pas si loin, c’est Meo Vac, à 22km. Avec Anouchka, on s’est lancé le défi de la rejoindre à pied, avec nos backpacks sur le dos pour mieux admirer encore les paysages. Comme nous sommes en altitude, la température n’est pas très élevée, nos premières pauses sont là pour nous dévêtir après les premières ascensions. On se fait saluer par les touristes à moto sur notre trajet. On s’entraîne à dire bonjour sur la route mais nous n’avons pas trop de succès avec les rares locaux que l’on croise sur notre passage. On est même parfois ignorés en les croisant sur les chemins déserts, on a plus de chance avec les enfants mais de nombreuses fois ils nous demandent de l’argent. Cela fait mal au cœur, on voit bien qu’ils sont très pauvres, n’ayant pas l’air d’aller à l’école mais plutôt de participer aux travaux agricoles.

On tombe sur le monument en hommage aux milliers de jeunes, dont certains en sont morts, qui ont construit cette difficile route en 1959. Cette route a permis de relier des villages isolés et d’améliorer les conditions de vie des habitants locaux. C’est pourquoi elle est surnommée aujourd’hui la route du bonheur.


La route continue de s’élever pour arriver à une route appelée la Sky Path, cette partie était vraiment la plus sympa et spectaculaire.

On termine cette journée de 11km de trek par le point de vue du col de Ma Pi Leng. C’est très beau !

Après en avoir pris plein les yeux et le dos, nous arrivons finalement à notre hébergement, une maison d’hôte en plein milieu de ce paysage.


Le gérant nous demande si l’on se joindra à lui pour le repas du soir. On est heureux de dire « oui » car c’est ce qui va le plus ressembler à une nuit chez l’habitant depuis notre départ de France.
Durant le repas, composé d’une multitude de plats, on va avoir la chance de goûter ce que les Vietnamiens appellent l’happy water. C’est un style de vin à base de maïs, ici les gens ne boivent jamais seul et trinquent forcément avec quelqu’un autour de la table avant de s’enfiler rapidement l’happy water contenu dans leur shooter après avoir effectué un petit rite. Une succession de cris « Một, Hai, Ba … Yo!! Hai, Ba ..Yo! Hai, Ba, Uong !!! » et cul sec. Ce qui correspond à « 1, 2, 3 … Tchin!! 2,3 … Tchin! 2, 3, on boit!!! ».
On a très vite été très entraîné car s’il y a 4-5 personnes autour de la tablée, on boit facile 5-6 shooter d’affilé pour la première tournée 🙂
Le breuvage n’est pour autant pas très alcoolisé parce que l’on n’a pas eu de difficulté à se lever le lendemain pour reprendre notre marche et effectuer à nouveau 12 km à pied nous menant au village suivant.

Alors que la veille on avait eu des conditions parfaites pour effectuer la marche, aujourd’hui nous ne savons pas vraiment où nous nous trouvons et quel type de paysage se trouve dernière les gros nuages. Cela a rendu la marche moins agréable, voir éprouvante sur le dernier kilomètre. Le paysage sur le chemin est parfois plus dégagé au détour d’un virage mais globalement on n’a pas réussi à voir grand chose dans cet épais brouillard.


On arrive finalement à notre hébergement qui est une auberge de jeunesse. A notre arrivée, on nous propose également un repas avec la famille. Ce repas n’était pas vraiment comme celui de la veille car on était surtout réuni avec l’ensemble des backpackers qui dormaient sur place. Mais cela nous a permis de reprendre contact avec des personnes un peu comme nous qui voyagent beaucoup et de partager nos expériences. Grâce à ses différents convives nous avons passé une très bonne soirée avant de reprendre un bus le lendemain pour boucler la boucle.

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1 commentaire
  1. Répondre

    Gilles et Laurence

    15 février 2020

    Vos commentaires et vos photos nous ont tellement fait voyager et rêver que nous attendons avec impatience les prochains épisodes. Quand voud serez sortis du brouillard. Bonne continuation dans votre périple. Bisous à vous deux.

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